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filles formaient l’assemblage de ce bercail ; j’allais porter mon offrande à la grande prêtresse de cette maison d’amour, quand, au milieu de cette cohorte féminine, j’aperçus, le dirai-je et pourra-t-on le croire ? Constance, oui, Constance elle-même dans le costume de ses compagnes, décolletée, montrant impudiquement sa gorge et ayant placé ses tetons au-dessus d’un corset qui les rassemblait et leur donnait un faux aperçu.

La foudre tombant à mes pieds m’aurait moins étonné ; je balbutiai ; elle ne savait trop que dire. Je payai sans forniquer ; j’emmenai Constance à mon hôtel, où, après avoir renouvelé nos scènes de novice, elle me fit le récit sur lequel j’ai anticipé et qu’on a lu au chapitre IV.

Dans tout autre temps et mûri par l’âge tout aussi bien que par la raison, j’aurais fait avertir les parents de Constance ; je me serais comporté en honnête homme, mais j’obligeai la décence à céder au plaisir ; l’occasion m’offrait une maîtresse, une maîtresse que j’avais chérie ; je ne vis plus qu’elle, et mon parti pris, je la logeai dans un hôtel contigu au mien, où je lui assignai l’assurance de ses besoins.

Pendant ce temps, le régiment fut licencié ;