Page:Le Degré des âges du plaisir, suivi de L’École des filles, 1863, T2.djvu/137

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pas de quoi s’entretenir ; mais quand ils ont commerce avec des femmes, le mari sert de couverture à tout, et s’il paraît quelque chose, n’importe qui eût fait la besogne, elle est toujours mise sur son compte ; outre cela, il n’en coûte point tant d’argent pour les entretenir, parce que leur maison est déjà toute faite, et l’on en est quitte pour quelques petits présents et quelques galanteries de peu de conséquence ; on ne laisse pas de goûter beaucoup de plaisir de part et d’autre, quoique l’on soit souvent obligé d’agir avec quelque circonspection pour cacher au mari les caresses qu’on se fait réciproquement, et l’on y trouve plus de douceur que si l’on n’avait aucune mesure à garder. Quand tu seras mariée, par exemple, tu pourras aux heures de loisir, pendant l’absence de ton mari, te divertir agréablement avec un amant aimable et passer quelquefois de bonnes nuits ensemble ; cependant, tu n’en aimeras pas moins ton mari pour le plaisir que tu lui déroberas, car au contraire, s’il le fallait préférer à ton ami, tu le ferais assurément, et cela doit être ainsi ; mais tu goûteras les embrassements tantôt de l’un, tantôt de l’autre ; ce changement donnera de vifs aiguillons à tes plaisirs, et tu seras bien mieux satisfaite