Page:Le Degré des âges du plaisir, suivi de L’École des filles, 1863, T2.djvu/80

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— Il est vrai, ma cousine, je reconnais par là que Robinet m’aime, car ce qu’il me fait faire est accompagné de tant d’apprêts et d’inventions que quoique j’en aie de la honte en les faisant, je n’en ai pourtant point de regret et j’en reçois une satisfaction incroyable ; entre autres, ces jours passés, il me fit voir une certaine gentillesse d’esprit dont je me souviendrai toute ma vie, parce qu’elle est des plus plaisantes ; vous en rirez en l’apprenant et je me trompe fort si vous ne faites pas usage de son invention. Figurez-vous donc que dimanche dernier il vint me voir, sur les trois heures de l’après-midi, pendant que ma mère était sortie pour aller aux vêpres, et j’étais seule à la maison. Je ne vous parlerai pas de la façon qu’il me fit sur un coffre à son arrivée, étant pressé, ni de toutes les autres caresses que je reçus avant et après ; je vous conterai seulement qu’ayant folâtré quelque temps, nous revînmes aux baisers, aux embrassements, et m’ayant montré sa lance qui était droite, il me prit à bras-le-corps, me coucha à la renverse sur le lit, me troussa la cotte et me fit écarter les jambes. Après avoir regardé si j’étais bien, il me mit encore un oreiller sous le derrière pour m’arranger mieux ; ensuite il me dit de ne point re-