Page:Le Fédéraliste T. 1.pdf/177

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core de combattre ſeuls les attaques de l'ennemi, ou de ſupporter ſeuls les frais des précautions que néceſſitent la continuité & la proximité du danger. Si à quelques égards l'exiſtence de l'Union eſt moins pour eux que pour les autres un bienfait habituel, ils en tirent à d'autres égards un plus grand avantage, & ainſi ſe maintient entr'eux un juſte équilibre.

Je vous ſoumets ces conſidérations, mes Concitoyens ; & le bon ſens qui a juſqu'ici marqué toutes vos déciſions, leur aſſurera, j'oſe le croire, le poids & l'influence qu'elles doivent avoir. Vous ne vous laiſſerez pas entraîner par des difficultés formidables en apparence & fondées ſur une erreur trop accréditée, dans le labyrinthe ténébreux & ſemé d'écueils où les partiſans de la déſunion cherchent à vous perdre. N'écoutez pas la voix perfide qui vous dit que les Peuples de l'Amérique, unis par tant de liens, ne peuvent plus vivre enſemble comme les membres d'une même famille ; ne peuvent plus de voir leur bonheur à la réunion de leurs efforts mutuels ; qu'ils ne peuvent plus être les Citoyens d'un reſpectable & floriſſant Empire. N'écoutez pas la voix imprudente qui vous dit que la forme du Gouvernement ſou-