Page:Le Fédéraliste T. 1.pdf/349

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bien plus impérieuſement encore. Mais qui voudroit prêter à une Nation qui feroit précéder l'ouverture d'un emprunt d'une démarche qui démontreroit qu'on ne peut avoir aucune confiance dans ſes meſures pour le paiement ? Les prêts qu'elle parviendroit à ſe procurer, ſeroient auſſi bornés pour l'étendue qu'onéreux pour les conditions. Ils ſeroient faits ſur les principes ſuivant leſquels les uſuriers prêtent communément aux banqueroutiers & aux débiteurs frauduleux, d'une main avare & à un énorme intérêt.

On imaginera peut-être que la médiocrité des reſſources du pays forcera toujours dans le cas que nous venons de ſuppoſer, le Gouvernement national à détourner des fonds deſtinés à un emploi déjà fixé, quand même d'ailleurs, il ſeroint inveſti d'un pouvoir illimité pour impoſer. Mais deux conſidérations ſerviront à calmer les craintes à cet égard ; premierement toutes les reſſources de la Nation dans leur plénitude, ſeront employées pour ſatisfaire aux beſoins de l'Union ; en ſecond lieu, s'il reſte encore quelque déficit, il ſera rempli facilement par des emprunts. Le pouvoir de créer ſa propre autorité, de nouveaux fonds par de nouvelles impoſitions, mettra le Gouvernement en état d'emprunter autant que ſes beſoins l'exigeront. Les Etrangers auſſi bien que les Habitans