Page:Le Fédéraliste T. 1.pdf/54

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les rapports généraux nous n'avons formé qu'un Peuple ; juſqu'ici chaque Citoyen a joui partout des mêmes droits, priviléges & protections. C'eſt comme une ſeule Nation que nous avons fait la paix & la guerre ; c'eſt comme une Nation, que nous avons vaincu nos emmenis communs ; c'eſt comme une Nation, que nous avons contracté des alliances & fait des traités, enfin déterminé nos rapports d'intérêts avec les Nations étrangeres ; puiſſamment frappé des avantages inappréciables de l'union, le peuple ſe détermina, dès le principe, à établir & perpétuer le Gouvernement fédératif, il l'établit preſqu'auſſitôt qu'il eut une exiſtence politique, tandis que nos habitations étoient en feu, lorſque le ſang de nos Concitoyens couloit, & que la guerre étendant par-tout ſes ravages, laiſſoit peu de loiſir pour ces recherches, pour ces réflexions calmes & lentes, ſans leſquelles ne peut ſe former une Constitution bien combinée, bien équilibrée. Ne nous étonnons pas qu'un Gouvernement, fondé dans des temps ſi malheureux, ne ſoutienne pas l'épreuve & ne réponds pas au but de ſon établiſſement.

Nos ſages Concitoyens appercevoient & déploroient ſes défauts. Non moins attachés à l'union que paſſionnés pour la liberté, ils voyoient