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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

des pas pressés qui claquaient sur le sol durci.

Après quoi, il gagna la salle où un grand feu brillait, mettant de la chaleur et de la gaîté dans le plus petit recoin… Et, comme il avait de la joie plein l’âme, il s’installa, tout heureux, au coin de la cheminée, revivant avec délices chaque moment de ce délicieux après-midi.

Ainsi donc, Fridette l’aimait !…

C’était, par tout son être, une sensation intime de bonheur parfait !…

Ah ! comme ce bonheur eût été absolu, complet… si, brusquement, ses regards étant tombés sur un journal déplié sur la table, un titre en gros caractères n’avait, attiré son attention…

C’était l’heure angoissante des attaques sur l’Yser, alors que les Allemands rêvaient de leur marche sur Calais !…

Le journal suisse, commentant les nouvelles, laissait entendre que, peut-être bien, y aurait-il lieu pour la Confédération de songer un peu à elle-même, avant qu’il fût longtemps…

Des agents allemands sillonnaient les cantons de Berne et de Vaud, avec des allures singulières et des curiosités inquiétantes.

« Peut-être, disait-il, l’Allemagne serait-elle prochainement tentée d’emprunter le territoire helvétique pour faire passer des troupes, afin d’opérer sur le flanc français une utile diversion ! »

Ces mots rappelèrent alors à André les confidences