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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

sure… Mais la toison était si épaisse qu’il ne pouvait y parvenir sans arracher au patient des petits gémissements douloureux…

Alors, comme une paire de ciseaux traînait sur la table, il s’en servit pour dégarnir les abords de la blessure, dont les lèvres lui parurent suppurer fortement…

Évidemment, André pouvait « y voir plus clair », comme disent les praticiens ; mais le travail des ciseaux était encore bien imparfait ; la toison était tellement drue qu’il était douteux que les remèdes pussent agir avec toute l’efficacité désirable.

André alors se souvint que, dans sa toute jeunesse, à la suite d’une chute, une plaie lui étant venue à la tête, le chirurgien, pour pouvoir appliquer plus utilement son pansement, avait été contraint de lui raser une partie du crâne.

Qui l’empêche d’en faire autant pour Fellow ? Et le voilà qui, le blaireau en main, se met à la besogne…

Sous les coups du rasoir, la toison disparaît profondément et alors… soudain, sur la peau de l’animal, apparaît un singulier tatouage.

À mesure que la tonsure s’élargit, ces lignes prennent entre elle une coordination bizarre.

Il active fiévreusement son travail, mais sa main ne tremble pas. Il a l’instinct que des intérêts sacrés sont en jeu.

Peut-être tient-il la clé du mystère qui le préoccupe depuis si longtemps !…