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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

Double question à laquelle il avait été impossible jusqu’à présent de répondre ; vainement, le commandant avait-il conféré dans sa cabine avec André Routier, dans l’espoir d’obtenir quelque renseignement susceptible de jeter un peu de clarté dans cette obscurité : le jeune homme n’avait pu que répéter ce qu’il savait…

La veille, surprise de ne pas voir son père descendre pour le déjeuner, Fridette était allée frapper à la porte de la cabine de M. Dubreuil ; ne recevant aucune réponse, elle avait fait ouvrir la porte au moyen de la double clef du maître d’hôtel…

La cabine présentait l’aspect du plus grand désordre ; les valises ouvertes et leur contenu épars sur le plancher donnaient l’impression d’un cambriolage hâtif ; quant à M. Dubreuil, il avait été trouvé couvert de sang, râlant et prononçant des mots sans suite…

André Routier n’avait pu s’empêcher d’établir une corrélation étroite entre ce crime et la conversation qu’il avait eue, l’avant-veille, avec le vieillard au sujet du Lötschberg…

Évidemment, c’était quelque émissaire de Berlin qui avait agi… comme d’ailleurs semblait l’indiquer le nom prononcé par le patriote suisse au moment de mourir…

— Mornstein ! avait-il répété par deux fois.

Et André Routier ne pouvait se souvenir sans un réel chagrin de cette fin si rapide, ponctuée par les