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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

scrutant dans tous ses recoins, comme s’il eût été à la recherche de quelques bâtiment. Puis ce fut la nuit, la nuit opaque et sinistre avec ses embûches masquées sous les flots glauques que l’étrave fendait.

— L’ombre heureusement nous protège, murmura le colonel, et l’extinction rapide des feux rend notre repérage, sinon impossible, du moins difficile…

Comme il achevait ces mots, voilà qu’à l’avant du navire une lueur brilla, raya l’espace, perpendiculairement au pont du bâtiment, pour s’immobiliser à une cinquantaine de mètres de haut ; après quoi, elle s’épanouit tout à coup en forme de chandelle romaine… de couleur bleue et rouge…

Puis, plus rien… extinction subite… Et le noir… un noir plus intense et plus tragique…

Les deux hommes, le commandant et le colonel, penchés en avant à perdre l’équilibre, regardaient, sans prononcer une parole…

— Qu’est-ce que c’est que ça ?… gronda le premier.

— Un signal, fit le second… Vous avez un traitre à bord, commandant…

Celui-ci n’avait pas eu le loisir de répondre que du fond de l’horizon un faisceau lumineux jaillissait, trouant la nuit, pour venir balayer le bâtiment qui, durant quelques secondes, se profila inondé de clarté…

Écartant le colonel qui lui barrait la route, le commandant lança des ordres…

Le timonier donna un coup de barre si brusque qu’il sembla que le bâtiment virevoltait sur lui-même