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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

qui s’agitaient à l’avant, menaçantes et hurlantes…

Les heures s’écoulaient lentes, angoissantes, désespérantes, rapprochant le dénouement fatal.

Soudain, dressé comme par le déclenchement d’un ressort, André cria :

— Navire !… Navire !…

Tous ceux qui en avaient conservé la force furent aussitôt debout, écarquillant les yeux, s’efforçant à percer l’écran qui barrait à quelques mètres l’horizon…

Ne voyant rien, ils s’emportèrent, clamant :

— C’est un fou !… À l’eau !… À l’eau !…

Mais, le bras étendu, André répéta avec plus d’énergie encore :

— Navire !… À bâbord !… Navire !…

Et il se mit à crier de toutes ses forces :

— Oh !… du bateau ! Oh !…

Les naufragés, affolés de colère, firent mine de se ruer sur lui… Alors, Fridette, d’un bond, se plaça devant lui, faisant au jeune homme un bouclier de son corps, en même temps qu’elle commandait :

— À moi !… Fellow !…

Le molosse vint se camper aux pieds de sa maîtresse et, immobile, les crocs prêts, fit face aux assaillants…

Cette vue coupa leur clan, et ils se contentèrent de gronder :

— À l’eau !… le fou !…

Mais André, sans se laisser intimider, criait, les mains autour de la bouche en forme de porte-voix :