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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

sions où se restauraient les excursionnistes et où, même, pouvaient passer la nuit ceux d’entre eux qui désiraient réparer leurs forces avant de tenter la dernière étape, plus dure naturellement que celles qui les avaient amenés depuis la vallée…

C’était la demeure de M. et Mme Bienthall.

Fridette avait vécu avec ses vieux parents durant une grande partie de son enfance et de sa jeunesse : ayant perdu sa mère, alors qu’elle avait à peine cinq ans, sa tante maternelle avait offert à François Merlier de se charger de l’enfant, le veuf ayant peu de loisirs à lui consacrer.

Aussi avait-il accepté avec joie l’offre de sa belle-sœur, et celle-ci avait pour ainsi dire servi de mère à la fillette jusqu’à l’âge de quinze ans. C’est vers cette époque que Merlier, attaché, au tunnel du Lötschberg, dont la construction commençait, était venu habiter Kandersteg, point central qui lui permettait de rayonner aisément sur toute la ligne. Alors, il avait repris sa fille avec lui…

Ce départ de la jeune fille avait, on le devine, creusé en grand vide dans l’existence des deux vieux, dont le cœur s’était brisé au brusque départ de Merlier, un an auparavant, départ entouré de circonstances mystérieuses. L’ingénieur n’avait même pas pris le temps de monter à la Weisse Frau pour faire ses adieux aux Bienthall ; il les avait prévenus par un coup de téléphone, sans même leur dire ni la raison de ce départ sou-