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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

muée peu à peu en un sentiment sur la nature duquel il lui était impossible de s’illusionner…

Il aimait Mlle Merlier…

Chez tout autre, moins probe et moins droit, c’eût été une raison pour prolonger son séjour.

Lui, au contraire, décida son départ brusquement.

D’ailleurs, en France, les événements se précipitaient et, bien que réformé, il se sentait le devoir d’aller se mettre quand même à la disposition du recrutement.

Qui sait ? Peut-être pourrait-on utiliser son concours dans un quelconque des nombreux services auxiliaires.

Ah ! s’il eût eu la moindre espoir qu’en prolongeant son séjour il pût arriver à ses fins, André eût estimé de son devoir de demeurer à la Weisse Frau pour tenter d’arracher à la montagne un secret duquel pouvait dépendre le sort de son pays…

Mais il était découragé de ce côté, et, déjà, il avait fait ses adieux à la famille Bienthall.

Son départ devait avoir lieu dans deux jours…

Comme, à la fin d’une après-midi radieuse, il remontait d’Eischenensee, dont il avait voulu, une fois encore, admirer le féerique panorama, en compagnie de Mlle Merlier, il se mit à tousser…

— Vous avez pris froid à demeurer si longtemps devant le lac, observa-t-elle d’une voix de gronderie affectueuse…

Et elle lui tendit un foulard de soie dont s’ornait son col de dentelle