Page:Le Faure - La mystérieuse aventure de Fridette, 1934.djvu/98

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
98
LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

phoner aussitôt à Thoune pour qu’un médecin montât à la Weisse Frau…

Le blessé, confortablement installé dans sa chambre, parut aussitôt éprouver un soulagement énorme. Ses paupières se soulevèrent ; l’expression de sa physionomie se transforma et même un léger sourire erra sur ses lèvres pâles…

— C’est vous ! murmura-t-il…

Sa main s’agita péniblement sur le drap comme si elle eût voulu se glisser vers celle de la jeune fille…

— Ne parlez pas… Ne bougez pas ? supplia celle-ci… Le docteur va venir.

Il la regardait…

Mais sans doute y avait-il dans les prunelles, voilées encore par la souffrance, un reflet du sentiment intime qui l’agitait, car la jeune fille, détournant la tête, caressa Fellow, étendu à ses pieds.

Lui aussi, le brave animal, était blessé ; lui aussi avait droit à des tendresses et à des soins…

Un petit gémissement poussé par lui attira l’attention d’André ; une ombre inquiète s’étendit sur son front et de nouveau ses lèvres s’agitèrent.

Cet appel du chien avait réveillé dans l’esprit endolori du blessé certains souvenirs.

— Heldrick !… murmura-t-il soudain d’une voix angoissée… Prenez garde à Heldrick !…

— Tranquillisez-vous, déclara-t-elle, il est mort…

Une brusque crispation tordit les traits d’André, qui trouva la force de se relever sur un coude.