Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 2, 1908.djvu/153

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Messieurs. Je m’y associe de tout cœur. J’ai confiance, pour la faire triompher, dans votre grande intelligence, votre inlassable activité, aidées de cette « justice immanente » qui n’est que le synonyme républicain de la Providence et dont Victor Hugo avait déjà dit :

La justice est boiteuse ; elle vient à pas lents,
Mais elle vient…

De fait, elle est déjà venue, au moins pour une des pièces essentielles de notre costume national. Je vous prie de croire que je parle sérieusement. Aussi bien ceux d’entre vous qui n’auraient pas lu le dernier livre de M. d’Arbois de Jubainville sur les Celtes n’ont-ils qu’à feuilleter le chapitre consacré par l’illustre professeur au pantalon.

Pendant tout indiqué au fameux chapitre des chapeaux ! Aristote et M. d’Arbois de Jubainville, à quelque deux mille ans d’intervalle, se donnent la réplique. Hommes vains et légers de ce temps, suis-je tenté de m’écrier après avoir lu ce chapitre d’un savant que tous ici respectent et qui est la plus haute autorité du monde celtique, vous ne savez pas ce que vous faites en portant des pantalons : tout bonnement, vous affirmez la victoire définitive du celtisme sur l’esprit latin !

C’est ainsi. Le pantalon, dit M. d’Arbois de Jubainville, apparaît chez les Gaulois dès l’époque même où les Gaulois commencent d’occuper les auteurs anciens. Son nom était braca. Cicéron désignait sous le nom de bracati (porteurs de pantalons) les habitants de la Gaule transalpine ; Martial, mort au commencement