Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 2, 1908.djvu/287

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à ses cérémonies trimestrielles, j’imagine qu’à certains moments la vue de ces cheminées devait refroidir l’enthousiasme des fidèles et paralyser leur émotion rétrospective.

Quant au temple à ciel ouvert dont on nous avait tant parlé, il consiste bonnement dans une double haie de « pierres levées » qui font le tour du Logan et processionnent ensuite à travers la garenne par une avenue en forme d’S. L’avenue conduit à une esplanade circulaire ménagée sur l’éperon même de la falaise et fermée par huit pierres plus hautes. Au centre de cette esplanade, trois pierres plates posées sur champ dessinent une sorte de fourche à trois branches, de trinôme symbolique, représentatif de la Trinité. Deux autres pierres cylindriques, légèrement inclinées vers le Levant et frappées de caractères mystérieux, signalent l’entrée du cercle. C’est dans ce cercle qu’évoluait, tous les trois mois, la théorie des néo-druidisants. Elle partait du Logan. Debout sur la pierre sacrée, Morganwg saluait d’abord la lumière et récitait les solennels tribannau :


           Donne, ô Dieu, ta protection,
           Et dans la protection la force,
           Et dans la force l’intelligence,
           Et dans l’intelligence la science,
           Et dans la science l’amour du bien,
Et dans l’amour du bien l’amour de tous les êtres,
Et dans l’amour de tous les êtres l’amour de Dieu.


Un telynor succédait à Morganwg, puis la procession se déroulait par le sentier bordé de « pierres le-