Page:Le Grand Albert - La Vie des Saints.djvu/116

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

sur 2m,50 environ de hauteur, et le mur du pourtour qui les sépare a des baies géminées un peu plus étroites. Dans le collatéral midi on ne trouve plus qu’une seule fenêtre, véritable meurtrière de 2 mètres de hauteur, n’ayant à l’extérieur que Om 20 d’ouverture et offrant à l’intérieur un évasement de 0"" 80.

Dans le transept nord on voit les traces d’une petite chapelle demi-circulaire où se trouvait, dit-on, le tombeau de saint Guénolé. Ce tombeau était vide à l’époque de la reconstruction de l’église, puisque les reliques du saint fondateur en furent retirées lors de l’invasion des Normands et transportées par ses moines à Montreuil-sur-Mer en 924 ou 925 et que ces mêmes moines ne les rapportèrent pas lors de leur retour en 936. (Histoire de Bretagne par A. de la Borderie, tome II, p. 370 et 386.) Il est à croire cependant que la position de cette sépulture, désormais vide mais toujours vénérable, influa sur la disposition et les dimensions du plan de la nouvelle église rebâtie sur l’emplacement de l’ancienne.

À l’angle du transept opposé, dans l’espace compris entre le bas-côté du chœur et la sacristie, est le tombeau du roi Grallon dont parle aussi Albert Le Graad c’est une sorte de caveau où l’on peut pénétrer de trois côtés par des arcades basses ayant om,80 de largeur. Autour du carré intérieur, mesurant 2n’,40 de côté, régnent trois marches qui descendent à un niveau de Om,60, et à cette profondeur on voit un sarcophage qui n’est point une auge de pierre comme on en trouve généralement dans les églises anciennes et les cimetières primitifs, mais c’est une logette en maçonnerie d’appareil moyen, affectant la forme du corps, large de O’n,5O aux épaules et de oin,30 aux pieds, profonde de om,40 et ayant une petite cellule de om,20 sur om,15 pour recevoir la tête. Les pieds étaient à l’orient et la tête à l’extrémité ouest. Ce tombeau est maintenant à moitié envahi par les terres éboulées et par les herbes qui y poussent entre les pierres. Du temps d’Albert Le Grand le couvercle existait encore sur cette tombe, puisqu’il dit qu’il était en i< grain marbré, fort petit et court avec une croix gravée tout du long sur la pierre même. » Était-ce le couvercle primitif ou un autre plus récent, datant du xm° siècle, comme l’épitaphe inscrite au dessus de la porte ?

À qui doit-on la reconstruction de l’église abbatiale de Landévennec ? M. Pol de Courcy (Bretagne contemporaine) dit qu’elle remonte au xie siècle et au temps de l’abbé Brélivet ou Blenlivet, qui assistait en 1031 à la fondation de l’église de Locronan faite par Alain Canhiart comte de Cornouaille. Cet abbé Blenlivet ne figure pas dans la liste donnée ici à la suite de la vie de saint Guénolé, mais il est cité dans la liste du Cartulaire de Landévennec (édition de M. de la Borderie, p. 143), avant Elisuc ou Elisée, qui est mentionné avec la date de 1047. La construction de cet édifice serait donc antérieure à l’an 1047, et cela correspond fort bien aux donations faites par Alain Barbetorte à l’abbé Jean en reconnaissance de l’appui qu’il lui prêta pour rejeter les Normands hors de la Bretagne et aussi aux autres donations faites à ses successeurs par le vicomte Dilés, les dames Alarun et Iunargant, le comte Budic, le comte de Léon Even le Grand, etc. (Conf. Cartulaire et Hist. de Bret. de la Borderie, t. III, p. 157.)

ÉGLISE DE Locquénolé.

ÉGLISE de Locquénolé située sur la rive gauche de la rivière de Morlaix, à 7 kilomètres de cette ville, a pour patron saint Guénolé. Était-elle un prieuré de Landévennec, ou dépendait-elle, comme le disent quelques-uns, de Lanmeur et de Dol ? Toujours est-il que c’est

un édifice très ancien, et s’il n’était pas convenu de dire que nous n’avons pas de constructions antérieures à l’an mil et que les Normands ont tout détruit lors de leurs invasions, je serais porté à attribuer cette église à l’époque carlovingienne, au ixc ou au xe siècle. Du reste pour moi ce n’est pas un article de foi que les Normands aient tout détruit ; ils ont pu brûler, piller et et saccager, mais bien des maçonneries restèrent debout après leur passage ; et la crypte de