Page:Le Grand Albert - La Vie des Saints.djvu/144

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S. Florent, se resolut d’y aller visiter ses sacrées cendres ; il voulut premièrement en conferer avec l’Evesque de Leon ; il vint à Occismor, (qui s’apelloit Kastel-Paul), où il visita le sepulchre du Saint puis, estant monté sur Mer pour poursuivre son voyage il fut délivré d’un inévitable naufrage, ayant reclamé les glorieux saints Paul & Benoist à son secours[1]. La memoire de ce glorieux Prélat a esté si douce aux Leonnois, qu’ils ont donné son Nom à la Ville principale, Siege des Evesques, Seigneurs & Comtes de Leon[2], luy faisant quitter son ancien nom d’Occismor, pour estre nommée la Ville de Saint Paul.

Cette Vie a esté par nous recueillie de Pierre de Natalibus, liv. 3, chap. 195 ; Molanus, és Additions sur Usward, le 12 Mars ; F. Vincent de Beauvais, en son Miroir historial, liv. 21, chap. 22 ; S. Antonin, en ses Histoires, partie 2, chap. 8, § 12 ; Thritemius, des Hommes Illustres de l’Ordre de Saint Benoist, liv. 3, chap. 48, et liv, 4, chap. 134 ; Robert Coenalis, de re Gallica, liv. 2, perioche 6 ; Jean du Bois, qui l’a tirée ex Bibliotheca Floriacens. ; Benoist Gononus, és vies des Peres d’Occident, liv. 2. pag. 136, et en la vie de Saint Felix, liv. 3 ; Alain Bouchard, en ses Annales de Bretagne, et le Sr. d’Argentré, en son Histoire ; Antoine de Yepes, en sa Cronique generale de l’Ordre de S. Benoist, sur l’an 562, pag. 579 ; Jean Rioche, Provincial des Cordeliers de la Province de Bretagne, en son Compendium temporum, liv. 2, chap. 78, en la Colomne des Docteurs ; René Benoist, en son Legendaire qu’il a prise des Archives de la Cathedrale de Leon ; Friard en ses Additions Legendari de Ribadeneira ; tous les anciens Breviaires des neuf Eveschez de Bretagne ; les Legendaires M SS. de Leon, Treguier et Nantes, et les M SS. des Vies des Saints Jaoua, Goulven et Tanguy.


ANNOTATIONS.

L’ÉCOLE HAGIOGRAPHIQUE DE LANDEVENEC ET L’HISTORIEN DE SAINT PAUL-AURÉLIEN (A.-M. T.).

E IXe siècle a été pour la Bretagne une époque littéraire relativement féconde, mais dont toute la littérature se compose surtout de Vies de saints et de pièces liturgiques. « Il y eut, dit M. de la Borderie (3), une entente, tout au moins une vive émulation entre tous

les monastères de Bretagne pour faire revivre les grandes figures de leurs fondateurs et des vénérables apôtres de la péninsule armoricaine. On n’était point, il s’en faut, sans documents sur leur compte. Il y en avait dans la plupart des églises, sous forme rudimentaire, éparpillés ça et là. Les auteurs du ixe siècle recherchèrent tout cela, et même les vieilles traditions orales dont le caractère grave, sérieux, atteste l’authenticité. Unissant, coordonnant ces matériaux divers quelque peu incohérents, l’hagiographe en composait une œuvre logique, d’allure régulière, faisant saillir nettement en pleine lumière la physionomie grandiose du vénérable patron. Bien que beaucoup de ces Vies, écrites ou récrites au ixe siècle aient disparu au siècle suivant dans le désastre des invasions normandes, il en a échappé une dizaine qui permettent d’apprécier le caractère de ces œuvres. Dans ce sauvetage, les saints de la Domnonnée ont eu la meilleure chance ; ils ont gardé presque tous leurs biographes du ixe siècle d’abord les abbés-évêques créateurs des grands sièges, saint Brieuc, saint Tudual, saint Samson, saint Malo les fondateurs d’abbayes (1) Voy. sa vie au 9 do mars.- A.

(2) Ainsi s’intitulaient en effet les Evèques de Léon, mais non sans aoir à subir les protestations des ducs do Rohan, princes de Léon. A.-M. T.

(3) Tome II, p. 291.

  1. Voy. sa vie au 9 de mars. — A.
  2. Ainsi s’intitulaient en effet les Évêques de Léon, mais non sans avoir à subir les protestations des ducs de Rohan, princes de Léon. A.-M. T.