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424 LE LIVRE D’OR DE SAINTE-BEUVE

XVIII° siècle, des lettres d’Adrienne Le Couvreur; copie figurant, sous le 120, dans le Catalogue d’une intéressante collection de lettres autographes faisant partie du cabinet de feu. M, le baron Taylor, membre de l’Institut, vendue le 23 mars 1885. — L’ami est Ravenel, « bibliophile avec passion et avec choix », qui préparait un ouvrage sur Mlle Le Couvreur, dont il avait « ressenti… le charme »; on a lu ci-dessus (p. 148), deux billets de 1849 relalifs au même projet. — Les lettres d’A. Le Couvreur n’ont été publiées que quarante ans plus tard, en 1892, par M. G. Mon val.

XI

Mon cher Ami, Je suis indisposé et d’un mal de gorge qui m’interdit toute conversation un peu longue .

J’ai reçu votre danse, voire océan; vous suivez votre veine. Ce n’est qu’en causant que je pourrais vous expliquer et les éloges et les réserves.

Ne vous inquiétez plus du Babou. Je ne sais si je répondrai jamais à ce qui n’est pas une espièglerie mais une petite infamie; car il a mis l’honnêteté en jeu. Dans tous les cas, j’ai la Némésis très lente et boiteuse.

J’espère pourtant que, si vous restez ici quelques semaines, je pourrai vous voir et causer.

Tout à vous.

STE-BEUVE. Ce 5 mars [1859 ?]

Cette lettre est adressée’à Baudelaire.

On trouve dans la Nouvelle correspondance, une autre lettre à Baudelaire, 23 février [1859], dans laquelle il est encore question de Babou. Voir sur la querelle de SainteBeuve et d’Hippolyte Babou : Ombres et fantômes. Profils disparus. Hippolyle Babou, par Firmin Maillard (Revue biblio-iconographique, mars-avril 1904).

XII

Ce Mercredi. Mon cher et docte Confrère, L’article Boissonade est à peu près fini et esquissé. Je voudrais pourtant vous le lire quoi qu’il ne soit en grande partie que le résumé de notre entretien. J’ai un doute sur un point. Est-ce bien à Nogent-sur-Seine qu’habitait le savant farouche? Je vois dans la notice de M. Naudet qu’en 1830 il habitait à Nogent-sur-Marne; aurait-il habité successivement aux deux Nogent? Est-ce bien à Nogent-sur-Seine, en un mot, que Letronne et Gail le voulurent visiter, sans être reçus ? Je fais appel à voire souvenir toujours si précis. Si demain soir, Jeudi, vous pouviez m’accorder une heure, je vous lirais la pièce ou plutôt, à cause de l’état de mes yeux, je vous la ferais lire par mon Secré