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Page:Le Messager Évangélique, Vol. 1, 1860.pdf/146

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Le Messager Évangélique.

un royaume à lui sur la terre ; il avait choisi le peuple juif pour être son peuple et Jérusalem pour le lieu de son habitation ; les rois d’Israël étaient établis sur le peuple comme les oints de Jéhovah, ils gouvernaient selon les lois que lui-même avait proclamées, et sa présence manifestée dans le temple, au-dessus de l’arche, où était renfermée la loi de Dieu, sanctionnait leur autorité.

Mais les siècles s’étaient succédé, et Israël, comme nation, n’avait fait qu’avancer dans la voie du mal ; ils avaient suivi le train des nations que Jéhovah avait chassées de devant eux, ils avaient dédaigné ses statuts et son alliance ; ils avaient roidi leur cou en dépit de tous ses avertissements ; ils s’étaient fait des simulacres de fonte, avaient planté des bocages et s’étaient prosternés devant toute l’armée des cieux : ils s’étaient vendus pour faire ce qui déplaît à Jéhovah afin de l’irriter (Comp. 2 Rois XVII, 7 et suivants). C’est pourquoi Dieu les rejeta et les livra entre les mains de leurs ennemis, comme nous le disent en peu de mots les premières lignes du livre de Daniel : « En la troisième année de Jéhojakim, roi de Juda, Nébucadnetzar, roi de Babylone, vint contre Jérusalem et l’assiégea, et le Seigneur livra en sa main Jéhojakim, roi de Juda… » Le peuple juif ne devait plus être désormais à la tête des nations de la terre, ni même être libre et indépendant sous ses propres rois ; le pouvoir suprême sur la terre appartenait désormais aux « nations » : — « les temps des nations » commençaient, ces temps pendant lesquels, jusqu’à ce qu’ils fussent accomplis, Jérusalem devait être foulée par les nations (Voyez Luc XXI, 24).

Il est essentiel de remarquer ici que si Dieu dépouille