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Page:Le Messager Évangélique, Vol. 1, 1860.pdf/89

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1 Jean V, 7.

« Voici l’héritier, tuons-le, et l’héritage sera à nous ! » Vous n’avez pas levé vos mains contre le Fils de Dieu pour le crucifier, dites-vous ; non, mais vous l’avez chassé de votre cœur. Le jour qui approche verra se développer plus que jamais toutes les capacités de l’hom­me ; il les verra réunies dans un commun effort pour faire marcher le monde parfaitement bien sans Dieu. Le monde a-t-il jamais été plus prospère que mainte­nant, comme disent les hommes ? Y a-t-il jamais eu autant d’unité parmi les nations, et celles-ci ont-elles jamais montré une plus grande abondance de ressources de toute sorte ? On crie de toutes parts : « Paix, paix ! » et on cherche la paix par l’énergie et le travail de la volonté de l’homme, sans Dieu ; on recherche le progrès dans la philosophie, dans la politique, dans le commerce et le bien-être de ce monde ; et en même temps, cepen­dant, le cœur de l’homme est effrayé en entrevoyant les conséquences de ce progrès de la propre volonté. Ce qui pourrait paraître un paradoxe, dans l’Écriture, s’ac­complit ainsi ; Le cri de « paix » se mêle à une frayeur qui fait que « les hommes sont comme rendant l’âme de peur et à cause de l’attente des choses qui vont arri­ver » (Luc XXI, 26). La contradiction qui semble se trouver dans ces paroles, n’est en effet qu’apparente, car tandis que les hommes s’adonnent au commerce, aux arts et aux sciences dans l’énergie de la propre volonté, qui d’entre eux voudrait répondre de l’état d’une nation quelconque pour « trois ans » seulement ou même pour un temps plus limité ? L’homme est ef­frayé de l’action de la propre volonté dans ses sembla­bles, bien qu’il aime lui-même à faire sa volonté ; —