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Page:Le Mierre-Oeuvres-1810.djvu/236

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Moins tu dois balancer à me laisser mourir : [500]

Les miens vont te forcer à te mettre à leur tête.

Le Jeune Bramine

Qu'oses-tu m'annoncer ?

La Veuve

Viens, suis mes pas.

Le Jeune Bramine

Arrête.

La Veuve

De ta douleur sans fruit veux-tu donc m'accabler ?

Le Jeune Bramine

Quoi ! Tant de fanatisme a-t-il pu t'aveugler ?

La Veuve

La honte que je crains peut-elle être bravée ? [505]

Le Jeune Bramine

Dois-je me plaindre au ciel de t'avoir retrouvée ?

La Veuve

Sois aujourd'hui mon frère en me laissant mon sort.

Le Jeune Bramine

Cesse d'être ma soeur, si ce nom veut ta mort.

Attends du moins, attends d'un esprit plus tranquille

Que la guerre ait fixé le sort de notre ville, [510]

Et que ce droit qu'ici tu crois avoir perdu,

Ce droit de vivre, enfin, te puisse être rendu.

La Veuve

Et si l'européen succombe sous nos armes,

J'aurai donc laissé voir ma faiblesse et mes larmes ?

Et pour en avoir cru ta douleur au hasard, [515]