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Page:Le Mierre-Oeuvres-1810.djvu/264

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Et je le souffrirais !

La Veuve

Voyez à quels périls mon intérêt l'expose.

Il peut perdre la vie, et j'en serais la cause.

Je crains pour lui l'appui qu'il daigne me prêter ;

Quel que soit son secours, je n'en puis profiter, [1090]

Mais si je me dérobe aux soins de son courage,

Je dois le garantir d'un peuple qui l'outrage,

De tous ces furieux détourner le poignard,

Et mettre entre eux et lui mon bûcher pour rempart.

Le Jeune Bramine

Ton danger fait le sien : ma soeur, consens à vivre, [1095]

Et ce peuple aujourd'hui cesse de le poursuivre.

La Veuve

Mon trépas le sert mieux, et je cours à la mort,

Autant pour le sauver, que pour remplir mon sort.

On ne me verra point, en prolongeant ma vie,

Favoriser moi-même une aveugle furie ; [1100]

Oui, mon coeur va répondre à la grandeur du sien :

Je vole à son secours comme il volait au mien.


Scène VI

Fatime, le jeune bramine.
Le Jeune Bramine

Ne l'abandonnez pas : pour chercher le grand-prêtre,

Le général français ici va reparaître ;