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Page:Le Mierre-Oeuvres-1810.djvu/277

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Et j'en fais gloire.

Je l'étais envers toi, non comme toi, cruel,

Pour commettre le crime à l'ombre de l'autel ;

Je l'étais pour sauver d'une mort effroyable [1315]

Un sexe infortuné que ta coutume accable.

Le Grand Bramine

Vois donc où t'a conduit une folle pitié,

Tu livrais ton pays !

Le Jeune Bramine

J'en sauvais la moitié,

La moitié la plus faible, et la plus malheureuse ;

Celle que poursuivait une loi monstrueuse ; [1320]

Celle qu'en tous les temps, d'un si cruel accord,

Notre sexe opprima par le droit du plus fort ;

Celle pourtant qu'on voit, à nos destins unie,

Nous aider à porter les peines de la vie,

Et dont le charme inné, toujours victorieux, [1325]

Partout adoucit l'homme, excepté dans ces lieux.

Le Grand Bramine

Effroyable blasphème, outrage inconcevable !

Brama ne tonne point sur ta tête coupable !

Le Jeune Bramine

Tu ne sais pas encor ce que j'osais ici,

De quel crime à tes yeux je suis encor noirci ; [1330]

En sauvant Lanassa, je servais la nature,

La victime est ma soeur.

Le Grand Bramine