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188 LE NIVERNOIS.

Censure, neuvième évêque d’Auxerre, Chlodwig demanda, pour lui succéder, à Gondebald, roi des Bourguignons, un saint homme nommé Eptade, qui demeurait dans ses États. Préférant la vie solitaire à l’éclat de la mitre, Eptade refusa et, pour se soustraire aux sollicitations de son souverain, s’enfuit dans les forêts du Morvand. Il s’arrêta à Cervon, et après avoir vécu quelque temps en pieux anachorète, dans cette Thébaïde, il y éleva un monastère[1] qui fut sécularisé dans la suite et érigé en collégiale : le doyen avait le titre d’abbé. L’église, fort ancienne, n’offre rien de remarquable qu’un chapiteau du portail, représentant une scène d’affranchissement. (Planche 105).

Luzy (du celtique luz étang, et zy deux), ne nous semble pas non plus remonter au-delà du ve siècle[2]. Son nom apparaît, pour la première fois, dans la vie de saint Germain, évêque de Paris, qui y passa quinze années auprès d’un de ses parents. Sous le rëgime féodal, Luzy devint une baronnie[3], mouvant du comté de Nevers, à cause de la châtellenie de Savigny-Poil-Fol. C’était alors une ville close, entourée de tous côtés par la Haleine, et défendue par des tours et un château maintenant en ruines. La famille qui lui devait son nom, s’éteignit en 1250 ; la baronnie de Luzy passa alors,

  1. 1 En 844, Charles-le-Chauve, fit don du monastère de Cervon à Althet, trente-deuxième évêque d’Autun ; en 1334, le comte de Nevers permit de le fortifier et clorre de murailles, et, en 1557, par une charte du fer février, Marie d’Albret, comtesse de Nevers, accorda il l’abbé et aux chanoines des provisions de sergent de garde-gardienne pour la garde de leur église. Cervon était donc sous la garde et du ressort de la justice des comtes de Nevers; cependant, en 1502, le puissant seigneur de Châtillon fit saisir tout ce que les Bénédictins de Nevers y possédaient, prétendant qu’il lui était dû foi et hommage à cause dudit Cervon.
  2. 2 Quelques auteurs, voulant donner à Luzy une très-joyeuse étymologie, l’ont tirée du latin lusio, jouer, et ont écrit que ce lieu était, durant la période celtique, un rendez-vous pour la Jeunesse édue, qui s’y livrait au plaisir de la chasse, à tous les genres d’exercices, etc. Luzy eût été, selon eux, l’Olympie des Edues.
  3. 3 Les fiefs qui en dépendaient, étaient Crona, Milay, Cuzy qui appartenait à M. de Montperoux ; Montécot, dont la tour en ruines servit d’observation à Cassini ; Remilly, aux Chartreux d’Apponay. (A. Duvivier, Histoire de la Chartreuse d’Apponay). La Bussière, château du xve au xvie siècle, possédé en 1507, par Jean de Ganoy, chevalier, baron de Persan, premier président au parlement de Paris, chancelier de France ; en 1573, par noble seigneur Léger de Marret, qui loua les terres de La Bussière à des hommes de serve condition, moyennant une redevance annuelle de 32 livres tournois, 2 boisseaux de seigle, mesure de Laroche-Milay, 3 gélines et 4 corvées de bras, au temps de la fauchaison et moisson ; et Lanty, confisqué par le Roi, sur feu Réné de Lanty, tué dans un duel, et donné, en 1651, à Gaspard Lelong, seigneur de Fongis, en considération de ses Services.