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260 TABLE DES PRINCIPALES LOCALITÉS DU NIVERNOIS.

ENTRE LOIRE ET ALLIER. 247 En 842, Charles-le-Chauve donna le couvent et avec 101 la ville qui commençait, aux religieux d'EStrées-Salnt-Genou que les Northmans avaient chassés de leur abbaye. Au XIIe siècle, la ville. porte le nom de ~loQtier, M onMte,.ium; mais faible encore, elie ne peu t résister aux ravages des brigands qui infestent la campagne, aux attaques et aux incessantes déprédations des seigneurs du voisinage. I.e prieur désolé s'adressa à son supérieur, l'abbé de Saln.tMartin, qui demanda aide et secours au baron de Bourbon-l'Arcbambault ; celui-ci, ne se sentant point assf'Z fort, conseilla de recourir à la royauté. Louis VII voulut bien protéger le monastère, mais à d'onéreuses conditions: Il fallut lui céder la moillé de la justice de la ville et du château, à la réserve du cloitre qui resta sans partage aux Bénédictins; de plus on lui reconnut le droit de percevoir sur les hommes de la pôté, établis dans l'enceinte des murailles, un Impôt en numéraire qui variait de cinq à deux sous. suivant les fortunes, et sur les hommes demeurant aux champs, un quartaut de blé et deux muids, l'un d'avoine, l'autre de froment; du moins les bourgeois restèrent exempts de l'host et de la chevauchée. Les deux parties contractantes eurent chacune son prévôt; mais il fut stipulé que les prévôts se réuniraient pour rendre la justice. Un article spécial arrêta que le couvent et la ville ne sortiraient jamais des mains royales. lis en sortirent momentanément en 1.328, à la formation du Bourbonnols; mais, sur les remontrances du prieur de Saint-Pierre et de l'abbé de Saint-Martin d'Autun, la distraction fut annulée; et le couvent et la ville, rétablis sous la garde royale, dont Philippe-Auguste avait couvert les marchands qui fréquentaient les foires de la ville et du prieuré. Nous parlerons plus loin du bailliage, établi par ce prince à Salnt-Pierre-Ie-l\toûlier. Pendant les guerres du XlV' siècle, Louis, duc de Bourbon, rassembla deux mille hommes à SaintPierre, pour reprendre sur les Anglais le château de Belleperche et délivrer sa mère qu'ils y tenaient prisonnière. Harcelés par les Anglais qui s'étaient emparés du château de Villars en 1421, les bourgeois de Saint- Pierre augmentèrent leurs fortifications', mais sans pouvoir se garantir: ils subirent le joug,et la ville devint, entre les mains des ennemis du Dauphin, l'une des formidables places d'armes du centre de la France. Nous ne dirons pas les dévastations qu'ils commirent dans les alentours. L'bérolne d'Orléans en eut pitié, ct, après le sacre de Charles VII, elle vint tout exprès du Nord pour les faire cesser. Au premier assaut, les soldats repoussés s'enfuirent et la laissèrent presque seule exposée aux traits des assiégés. Son écuyer d'Aulon voulut l'emmener: c Non, dit-elle en ôtant SOli casque, j'al cinquante mille de mes gens avec mol, et d'Ici ne veux J) partir que n'ale pris la ville .• Ces cinquante mille de ses gens, c'étaient saDS doute les anges que, dans son enthousiasme, elle voyait accompagner les saintes dont clic suivait la volx. Puis, s'adressant aux soldats: • A mol, crla-t-elle ensuite; enfants, apportez les claies et les fagots; qu'on • fasse le pont. JI A ces mots, les Français se rallient et retournent aux remparts; en un moment le fossé est comblé et la ville escaladée. Elle partit, laissant le commandement au sire de Chabannes, et tandis qu'elle allait se laisser prendre à Compiègne ct brûler à Rouen, lui, continuant la guerre, envoya défier les Echevins de Nevers (t. 1, p. 41) , et, de concert avcc la garnison de CbateauChinon, ravagea tout le Nivernois. Peu après cette expédition, Saint-Pierre, avec Cusset et Sancoins qui en dépendaient, retomba au pou\'olr des ennemis; ct pour cette raison le bailli royal, Pierre Larragonals, sollicita et obtint de la Chambre des Comptes de Nevers de tenir en cette vllle les assises de son bailliage, 1438 : Nev~rs, dep.uls quatre ans, reconnaissait l'autorité de Charles VII. Ville du parti catholique, Saint-Pierre se garda mal et fut surpris par les Allemands, durant les guerres rellgleuses. Ils étalent sur le point de jeter dans nn grand feu les titres du prieuré avec le , Nou. lgnorons ce qu'Ils ajoul~rentliJon aux rortifications qu'il! ayalenl déjà; ce qui reste des vieux rt'IDparts flanqués de toun rondes et protégés par des rOSlél aujourd'hui Il peu prèll comblés, nous parait dater au moins du 1111" siècle. L'étang Cassard, aujourd'bui deufclaé , couneilla ,Ille Il l'Orient, el c'esl pour cela que ce côté avait moins de tours que le reslt. La vue de Sainl-Pierre qui accompagne la leUre ornée, p. 283, esl prise de l'autre côlé de l'étang.