Page:Le Nivernois - Album, 1840, T1.djvu/754

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260 LE NIVERNOIS. Nous passous à l'histoire du Bailliage. Venu après le divorce de Louis VII, le trallé qui avait donné la moitié de SaInt-Pierre à la royauté, ne la dédommagea pas sans doute de ses pertes; U en fut cependant comme une compensation. A peine a-t-elle un pied dans la VOie, que les légistes qui l'accompagnent sans cesse, se mettent à l'oeuvre : chicaniers et tricheurs, ils élèvent débat sur débat, prétention sur prétention, de telle manière que les religieux, pour a voir.la paix, leur abandoonent la ville et les faubourgs , mals se réservent les villages qui ressorUssalent d'ancienneté à la cour de leur prévôt, la Justice dans l'enclos du couvent, et le droit de faire exécuter les sentences de ~ort hors et près des portes du prieuré..Le prieur ne s'en inUtula pas moins seigneur-prieur et.prlndpal habitant de la ville de Saint-Plerre-le-MoOtier. La vllle étant devenue alnsf toute royale, PblHppe-Auguste y établlt, comme en Vermandois, à Sens, à Mâcon, un bailli,. c'est-'-dire un protecteur, - car dans ces temps 'où les faibles étalent à la merci des forts, la jusUce apparaissait non comme un droit, mais comme une faveur,-et 11 le chargea de vider les cas royaux qui s'élèveraient dans l'Auvergne et le Nlvernois. En efret , cette dernière province, franc-alleu noble jusqu'en 1184, avait été convertie en fief et mise sous la dépendance de la tour du Louvre; c't!talt sans doute la condition à laquelle Pierre de Courtenay avait obtenu le consentement du Roi à son mariage avec la riche héritière du Nh'ernois '. Ainsi la royauté avait doublé sa puissance. , Malgré sa suprématie seigneuriale et judiciaire, le Roi ne faisait point prévaloir à Saint-Pierre ses réglements et ses lois sur les coutumes du pays. louis IX abollt en vain le duel JudiCiaire sur ses terres; le duel subsiste, en dépit de sa volonté, dans la juridiction des religieux; ses officiers sont tenus de l'autoriser et en partagent les profits avec les omciers monastiques, sans être tenus de contribuer aux frais énormes qu'il entralne. Transféré en t274 à Bourges, le bailliage revint à Saint-Pierre, lorsque le Berri fut constitué en apanage pour l'un des fils du roi Jean; et alors on comprit dans son ressort les églises de cette provloce que leur fondation meltalt sous la garde royale. Dans l'intervalle, la ville n'avait eu qu'une prévôté, présidée par un simple Deutenant; mals le ballli y venait tenir ses assises '. Nous Ignorons à quelle époque a été insUtuée la prévôté de Sancoins. Celte villa qui, d'ancienneté , était en pariage entre les religieux de La Charité et le Roi, et dépendait du bailliage de Bourges, u'est devenue l'un des siéges du bailliage de Saint-Pierre que vers t360. En 1409, pour la commodité des églises d'Auvergne, un lieutenant du bailli fut établi à Cusset. Cette ville a,vait la prédilection de Louis XI qui voulut que le baUliage royal s'appelat désormais bailliage de Cusset; mals sa volonté n'a pas plus prévàlo sur l'usage, que pendant la Révolution le nom de Bf'uttUh- Magnanime sur celui de Salot-Pierre-Ie-Moûlier, pas plus que Je Dom de Maf'at-w-FOf'itl sur celui si connu de Saint-Saulge 3. Cuoigtae, Jehan de MOJIHJIut.t, Antm. de la Corne, officie,., de 'adit tlilI.. Les réparatiolll taltes daus les dernières auuées qui ,ieuuent de ,'écouler, ont défiguré cette ,00te du sv'siècle. 1 ROUIIII, Loiz municipale, du Niver,""" Moullus, t788, DiU. prél., p. xun. Ce ROUHeI, lur la Dal_Dee duquel DOUI o'avons PD recueillir rien de bien certalo , était, Ion de la Ré,olution , COIIlIelUer et premier avocat do Roi au pn!sldlll . de Salot-Plerre-Ie-MoOUer. Ce qu'Ulppelle les lois munlc:lpales dD Nivernois soDtles deux eoutumes de Lorris et de NiverDoli, obaervéelles uoes à La Charité, les aDlres dlDi le Dooziois et le NiverDols; le Donliols D'ob6issalt qu'. la rédaetioa de U90. • Le sc:el de la prévôté est l'bISOU de Frauce entre deux loun surmoutées d'une aiguille de pierre avec: ceUe lqeode : S. "gie prepClnture S. Petri a flUtii; le eontre-scel est uue tour surmontée d'une pyramide Reurdelysêe (voir Il tête de page). La disposition des Reun de Iy •• ur l'écussoo indique que le scel est aotérieur à Charles v11. 3 Nou. aYODS suivi, pour cette rapide esquisse de l'histoire du bailliage de Saint-Pierre, le récit de Guy-Coquille (Bordeaux t70B), t. t, p. 28 et 406. Quelques auteun croient l'institution du bailliage à Saiot-Pierre poslérieure lU 10l' siècle (voyez Brussel, de ra.aRe du fief.). - Du palail 06. liegeail le bailliage, Il reste eneore une jolie tourelle du sv' lièc:Ie, dont la porle est surmontée cie deul[ anges soulenant uo ~nssou. - Le prieur était eonseiller-ué du bailliage.