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enthousiasme

Marielle foula d’un pied plus ferme la terre inégale du chemin qui de nouveau traversait le bois. Elle s’arrêtait pour cueillir un fruit sauvage, un champignon, ou arracher une noisette encore verte. Le soleil et la brise lui parlaient vraiment. Elle entendait chanter en elle des maximes tant répétées autour d’elle pour l’éduquer et qui étaient demeurées d’abord sans écho.

— La santé est le plus grand des biens.

— Tout ce qui a du prix s’achète.

— Il ne faut regarder les choses de la terre que comme en passant.

— L’argent ne fait pas le bonheur…

— Les apparences sont souvent trompeuses…

L’apparence du bonheur était une chose. Le bonheur en était une autre. Un château, c’était le bonheur en rêve. En réalité, cela pouvait être une enfant de vingt ans allongée dans un beau lit, dans la chambre isolée d’un phare dominant une mer de feuillages…