Page:Le Parnasse contemporain, II.djvu/133

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Mais qu’un jour, le hasard, généreux quelquefois,
Fasse se rencontrer dans ces hôtelleries
Deux amoureux de vers & de rimes fleuries,

Tout s’égaye aussitôt : on voit germer des bois
Sur le trottoir fangeux, & les Muses fidèles
Font taire tous les bruits épars à grands coups d’ailes.




A COSETTE


Cosette ! le printemps nous appelle. Fuyons
La chambre longtemps close & les murailles sombres,
Allons dans la campagne où, dissipant les ombres,
Tombe la pluie ardente & folle des rayons.

Tristesses de l’hiver, allez-vous-en ! Rions
Puisque avril nous revient, & que dans les décombres
Fleurit la giroflée, & que toutes pénombres
S’ouvrent au clair soleil, père des papillons.

Je chercherai la rime aux buissons accrochée,
Et je découvrirai la dryade penchée
Sur le miroir des eaux qu’éblouissent ses yeux.