Page:Le Parnasse contemporain, II.djvu/171

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III


N’espère pas que tu l’apaises,
Le désir qui brûle mes reins :
Je fuis les bras dont tu m’étreins
Et la bouche dont tu me baises.

Les serpents jetés aux fournaises
Des lourds trépieds pythoniens,
En des tourments pareils aux miens,
Se tordaient, vivants, sur les braises.

Je suis comme un cerf aux abois
Qui, par la plaine & par les bois,
Emporte, en bramant, ses blessures.

Tourne vers moi tes yeux ardents :
Ouvre ta lèvre, — à moi tes dents !
— Plus de baisers, mais des morsures.


IV


Souvent, — & j’en frémis, — quand sur ta lèvre infâme
J’ai bu, dans un sanglot, d’amères voluptés,
Alors qu’une détresse immense prend mon âme,
O toi pour qui je meurs, tu dors à mes côtés !