Page:Le Parnasse contemporain, II.djvu/328

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Qui refroidit mon sang vers sa source ; & réprime
Ce geste, impiété fameuse. Ah ! conte-moi
Quel sûr démon te jette en ce sinistre émoi :
Ce baiser, ces parfums offerts, &, le dirai-je ?
Ô mon cœur, cette main encore sacrilége,
Car tu voulais, je crois, me toucher, sont un jour
Qui ne finira pas sans malheur sur la tour…
Ô tour qu’Hérodiade avec effroi regarde !

LA NOURRICE.

Temps bizarre, en effet, de quoi le ciel vous garde !
Vous errez, ombre seule & nouvelle fureur,
Et regardant en vous, vraiment, avec terreur ;
Mais pourtant adorable autant qu’une Immortelle,
Ô mon enfant, & belle affreusement, & telle
Que…

HÉRODIADE.

Que… Mais n’allais-tu pas me toucher ?

LA NOURRICE.

Que… Mais n’allais-tu pas me toucher ? … J’aimerais
Être à qui le Destin réserve vos secrets.

HÉRODIADE.

Oh ! tais-toi !

LA NOURRICE.

Oh ! tais-toi ! Viendra-t-il parfois ?

HÉRODIADE.

Oh ! tais-toi ! Viendra-t-il parfois ? Étoiles pures,
N’entendez pas !