Page:Le Parnasse contemporain, II.djvu/339

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STOICISME


Sois fort, tu seras libre ; accepte la souffrance
Qui grandit ton courage & t’épure ; sois roi
Du monde intérieur & suis ta conscience,
Cet infaillible Dieu que chacun porte en soi.

Espères-tu que ceux qui, par leur providence,
Guident les sphères d’or, vont violer pour toi
L’ordre de l’univers ? Allons, souffre en silence,
Et tâche d’être un homme & d’accomplir ta loi.

Les grands Dieux savent seuls si l’âme est immortelle ;
Mais le juste travaille à leur œuvre éternelle,
Fût-ce un jour, leur laissant le soin de l’avenir,

Sans rien leur envier ; car lui, pour la justice,
Il offre librement sa vie en sacrifice,
Tandis qu’un Dieu ne peut ni souffrir ni mourir.