Page:Le Parnasse libertin ou Recueil de poésies libres, BnF Enfer-729, 1769.djvu/37

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L’ami, ſerois-tu curieux
De goûter les plaiſirs des Dieux,
Des Dieux qui ſont au Ciel ? ſans doute :
Comment ? Eh ! nous ne voyons goûte !
N’importe, approche-toi, pas ainſi… bon cela,
Encore tant ſoit peu… t’y voilà ;
Courage, allons… fort dans les boules,
Colas dans ce moment crut quitter ſon taudis,
Et s’écria : ma mere, ayez ſoin de nos poules,
Je ſens que j’entre en paradis.

Grécourt.

LE POINT D’AIGUILLE,
CONTE.


Certain tendron qu’Iſabeau l’on nommoit,
Après quinze ans ayant ſon pucelage,
Cas ſingulier, dans un bal ſe trouvoit ;
Chacun illec de danſer faiſoit rage,
Fors Iſabeau, la pauvre fille étoit
Seule en un coin, faiſant triſte figure,
Ces yeux baiſſés, & tenant ſa ceinture
De ſes deux mains que point ne remuoit,
Si qu’euſſiez dit que c’étoit une idole.
Un ſien ami, que j’appelle Damon,