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Page:Le Petit théâtre de Guignol, contenant trois pochades en un acte, imitées de Mourguet et Cie, 1874.djvu/24

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Madelon

Y a ben le voisin Harpagon… un m’sieur ben honnête… qui me tire son chapeau tous les jours et qu’a de ça…

Guignol

Le vieux grigou est trop avare ! T’auras chez lui des coups de chapeau et des conseils tant que tu voudras, mais d’argent, bernique !

Madelon

Ça ne coûte rien d’essayer, en lui offrant des intérêts…

Guignol

Nous essayerons tout à l’heure ; mais à présent l’appétit me grabotte… je suis venu-t-à-pied de Lyon à Villeurbanne, et je suis trempé comme une soupe.

Madelon

Justement, la tienne aussi est trempée… une soupe de corcenaires et de pastonnades, avec de couennes et de panais dedans… viens, m’n homme !

Guignol

Soutiens-moi, Madelon !… heu ! (Ils entrent dans leur maison.)


Scène II

HARPAGON, seul, puis TARTAMPION
Harpagon, (on entend sonner midi).

Midi !… Il ne vient pas… ce Tartampion me manquerait-il de parole ! lui si exact… Son fermage est échu depuis hier !… 2 000 francs !… 2 000 francs !… il me payera ce retard… par une augmentation de bail. (On entend chanter Tartampion.) Cette voix !.. lui ! c’est lui ! Mes 2 000 francs arrivent… Ah ! je meurs d’aise !

Tartampion, un sac d’écus sur l’épaule.

Salut, la compagnie !

Harpagon

Ce cher Tartampion !

Tartampion

Père Harpagon, voici vos liards !