À l’heure de prime, il fait crier un ban par le pays pour convoquer aussitôt les hommes de Cornouailles. Ils s’assemblent à grand bruit : nul qui ne pleure, hormis le nain de Tintagel. Alors le roi leur parla ainsi :
« Seigneurs, j’ai fait dresser ce bûcher d’épines pour Tristan et pour la reine, car ils ont forfait. »
Mais tous lui crièrent :
« Jugement, roi ! le jugement d’abord, l’escondit et le plaid ! Les tuer sans jugement, c’est honte et crime. Roi, répit et merci pour eux ! »
Marc répondit en sa colère :
« Non, ni répit, ni merci, ni plaid, ni jugement ! Par ce Seigneur qui créa le monde, si nul m’ose encore requérir de telle chose, il brûlera le premier sur ce brasier ! »
Il ordonne qu’on allume le feu et qu’on aille quérir au château Tristan d’abord.
Les épines flambent, tous se taisent, le roi attend.