Page:Le Roman de Tristan et Iseut, renouvelé par J. Bédier.djvu/173

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


XI

LE GUÉ AVENTUREUX


Oyez, vous tous qui passez par la voie,
Venez ça, chascun de vous voie
S’il est douleur fors que la moie.
C’est Tristan que la mort mestroie.

(Le Lai mortel.)


Marc fit éveiller son chapelain et lui tendit la lettre. Le clerc brisa la cire et salua d’abord le roi au nom de Tristan ; puis, ayant habilement déchiffré les paroles écrites, il lui rapporta ce que Tristan lui mandait. Marc l’écouta sans mot dire et se réjouissait en son cœur, car il aimait encore la reine.

Il convoqua nommément les plus prisés de ses barons, et, quand ils furent tous assemblés, ils firent silence et le roi parla :