Page:Le Roman de Tristan et Iseut, renouvelé par J. Bédier.djvu/229

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n’est pas de meilleur chevalier et votre pays a besoin d’un baron de telle prouesse. »

Ayant pris le conseil de ses hommes, le duc Hoël appela Tristan :

« Ami, je ne saurais trop vous aimer, car vous m’avez conservé cette terre. Je veux donc m’acquitter envers vous. Ma fille, Iseut aux Blanches Mains, est née de ducs, de rois et de reines. Prenez-la, je vous la donne.

— Sire, je la prends », dit Tristan.

Ah ! seigneurs, pourquoi dit-il cette parole ? Mais, pour cette parole, il mourut.


Jour est pris, terme fixé. Le duc vient avec ses amis, Tristan avec les siens. Le chapelain chante la messe. Devant tous, à la porte du moutier selon la loi de sainte Église Tristan épouse Iseut aux Blanches Mains. Les noces furent grandes et riches.

Mais, la nuit venue, tandis que les hommes de Tristan le dépouillaient de ses vêtements, il advint que, en retirant la manche trop étroite de son bliau, ils enle-