Page:Le Roman de Tristan et Iseut, renouvelé par J. Bédier.djvu/47

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


II

LE MORHOLT D’IRLANDE


Y wiTristrem seyd : « Ywis,
Y wil defende it as knizt. »

(Sir Tristrem.)


Quand Tristan y rentra, Marc et toute sa baronnie menaient grand deuil. Car le roi d’Irlande avait équipé une flotte pour ravager la Cornouailles, si Marc refusait encore, ainsi qu’il faisait depuis quinze années, d’acquitter un tribut jadis payé par ses ancêtres. Or, sachez que, selon d’anciens traités d’accord, les Irlandais pouvaient lever sur la Cornouailles la première année trois cents livres de cuivre, la deuxième année trois cents livres d’argent fin, et la troisième trois cents livres d’or. Mais, quand revenait la quatrième année, ils emportaient trois cents jeunes garçons et trois cents jeunes filles,