Page:Le Roy - George Sand et ses amis.djvu/16

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a conçu : « Je ne pense pas qu’il y ait de l’orgueil et de l’impertinence à écrire l’histoire de sa propre vie, encore moins à choisir, dans les souvenirs que cette vie a laissés en nous, ceux qui nous paraissent valoir la peine d’être conservés. Pour ma part, je crois accomplir va devoir, assez pénible même, car je ne connais rien de plus malaisé que de se définir… Une insurmontable paresse (c’est la maladie des esprits trop occupés et celle de la jeunesse par conséquent) m’a fait différer jusqu’à ce jour d’accomplir cette tâche ; et, coupable peut-être envers moi-même, j’ai laissé publier sur mon compte un assez grand nombre de biographies pleines d’erreurs, dans la louange comme dans le blâme. » Ce sont, à dire vrai, ces erreurs de détail que George Sand s’est surtout complu à redresser en racontant les années de sa jeunesse, voire même les origines de sa maison, avec une singulière prolixité. Sur les quatre gros volumes de V Histoire de ma Vie, le premier est consacré presque entièrement à nous déduire « l’Histoire d’une famille de Fontenoy à Marengo. » Elle remonte à Fontenoy pour rappeler que 31aurice de Saxe fut son bisaïeul. Quelque démocrate qu’elle soit devenue, elle tire vanité d’être par le sang arrière-petite-lille de rillustre maréchal, de même qu’elle est par l’esprit de la lignée de Jean-Jacques ; puis elle formule ainsi son état civil : « Je suis née l’année du couronnement de Napoléon, l’an XII de la République française (1804). Mon nom n’est pas Marie -Aurore de Sa..e, marquise de Dudevant, comme plusieurs de mes biographes l’ont découvert, mais Amantine-Lucile-Aurore Dupin. »

Aussi bien, en se défendant de la manie aristo-