Page:Le Roy - George Sand et ses amis.djvu/500

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sa mémoire par des mains toujours amies. Ce monument sera élevé quand les insulteurs se seront assez compromis. Les laisser dans leur voie est la seule punition qu’on veuille leur infliger. Laissons-les donc blasphémer, divaguer et passer. » D’un dernier trait dédaigneux, l’auteur de la préface signale qu’occupé en Auvergne à suivre les traces d’un roman nouveau à travers les sentiers embaumés, au milieu des plus belles scènes du printemps, « il avait bien emporté le pamphlet pour le lire, mais il ne le lut pas. Il avait oublié son herbier, et les pages du livre infâme furent purifiées par le contact des fleurs du Puy-de-Dôme et du Sancy. »

Il y a, dans Jean de la Roche, mieux qu’une préface vibrante, le récit délicat d’un amour contrarié, avec la perspective des paysages d’Auvergne où se dresse la pittoresque silhouette du château de Murols. Jean, élevé par une mère pieuse dans un petit manoir du Velay, aime Love, la fille un peu capricieuse de M. Butler. « En elle la grâce et les parfums couvraient un cœur de pierre inaccessible. » Écarté d’abord par la maladive jalousie du jeune Hope, frère de Love, il part pour un voyage de cinq ans autour du monde. Quand il revient, il trouve Hope apaisé, et les accordailles se concluent sur les pentes du Sancy, alors que Jean de la Roche, déguisé en guide, aide à porter la chaise de Love qui s’est foulé le pied à la Roche-Vendeix.

Un peu auparavant, George Sand avait publié, en 1859, les Dames Vertes, bizarre aventure du jeune avocat Nivières, qui, chargé de plaider en 1788 pour la famille d’Ionis contre la famille d’Aillane, couche au château d’Ionis dans la cham-