Page:Le Salmigondis tome 1 1835.djvu/143

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c’est une folie, elle est commune à tous tant que nous sommes. Plus d’un cœur intrépide, en voulant affronter le vent de l’amour , s’est vu entraîné par sa force. »

« Que dites-vous ? Comment avez-vous découvert ?... » s’écria Perdita très-alarmée.

Le caractère généreux de Frank dédaigna de s’emparer ainsi par surprise de la confiance de la jeune fille ; il abandonna sur-le-champ l’avantage qu’il venait de prendre sur elle. « Personne ne m’a rien appris. Je n’ai rien découvert, » dit-il, « j’ai seulement deviné, comme disent les Yankees. Mais séchez vos larmes, la mer n’a pas besoin d’un supplément d’eau salée. Croyez que Frank Stuart n’a pas asses de curiosité féminine, pour qu’il lui soit impossible de dormir tranquille sans connaître un secret. »

En dépit des mâles résolutions de Frank il ne put s’empêcher de manifester plus d’une fois sa vive curiosité sur le même sujet ; mais ses tentatives excitaient un chagrin qui paraissait si naturel et si profond, qu’il n’avait pas le courage de les continuer.

Cependant à mesure que le terme de leur course approchait , Stuart craignait de plus en