Page:Le Salmigondis tome 1 1835.djvu/395

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

remercia de sa complaisance, et demanda sa bénédiction avant de partir.

C’était un jour de fête : l’église était embaumée du parfum de l’encens et des fleurs qui ornaient les châsses et les autels, que des cierges nombreux éclairaient. Le père Clément, dans un véritable esprit d’humilité et de charité, implora la miséricorde de Dieu pour l’ame qui allait passer à l’éternité. Absorbé dans ses pieuses pensées, il ne s’apercevait pas qu’une autre voix s’adressait au ciel près de lui ; enfin, un soupir à demi étouffé parvint à son oreille, et l’engagea à se lever et à regarder autour de lui, afin de découvrir d’où partait ce signe d’un cœur affligé. Un faible jour pénétrait dans l’édifice par un petit nombre de fenêtres étroites et très-élevées, et la lueur des cierges ne s’étendait pas beaucoup au delà des images au tour desquelles ils étaient placés Toutefois, à travers cette obscurité, le bon père distingua, non loin de l’endroit où il se trouvait, une femme prosternée devant un autel. Son front touchait presque la terre ; son visage était voilé ; son attitude indiquait la dévotion la plus humble, la plus profonde. Le prêtre, véritable disciple de son divin maître, avait la céleste bonté d’un Fé-