Page:Le Salmigondis tome 1 1835.djvu/427

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versa elle-même quelques larmes, et son cœur fut moins oppressé. Elle se leva, et s’appuyant sur le bras de Maraka, se laissa conduire à l’habitation, consentit à goûter des fruits et du lait, puis essaya de reposer sur sa couche rustique. Bientôt, vaincue par la fatigue, elle dormit jusqu’au milieu du jour. Alors elle se leva pâle, calme, silencieuse, image frappante de cette douleur sans espoir qui empoisonne les sources de la vie, et fane les roses les plus brillantes sur les joues de la beauté.

En vain Maraka, par ses soins et sa tendresse, tâchait d’adoucir le chagrin qui dévorait sa fille chérie, de réveiller en elle que/que douce sensation, de la ramener aux habitudes, aux plaisirs qui l’avaient autrefois rendue si heureuse. Elle la conduisait vers les bosquets où les oiseaux faisaient entendre la musique la plus mélodieuse ; elle lui présentait les plus belles fleurs, les cailloux les plus curieux, parmi ceux auxquels le mouvement continuel des vagues contre le rivage, faisait prendre des formes singulières et d’une variété infinie ; elle parsemait sa couche des pétales odorans du lis d’eau, ou bien, assise à côté d’elle, près de la fontaine, elle mêlait à