Page:Le Salmigondis tome 1 1835.djvu/434

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il était d’ailleurs bien difficile, quand on l’eût voulu, de s’occuper d’affaires privées au milieu des alarmes causées par les affaires publiques, et M. de Vaudreuil, qui ne croyait son pupille coupable que d’imprudence, signa sans peine un pardon que son cœur avait accordé depuis longtemps.

En reprenant connaissance, quelques jours après que du Plessis l’eut ramené de force au château de son tuteur, Eugène se trouva dans sa chambre. Gaston veillant à côté de son lit, et ses lettres de grace signées du gouverneur placées sur son oreiller. Tout ce qui concernait les affaires politiques lui fut expliqué en peu de mots par son fidèle serviteur. Il entra ensuite dans les détails les plus circonstanciés sur ce qui regardait Aimée. En écoutant ce récit, le cœur palpitant d’émotion, Eugène se rappela confusément qu’il avait cru la voir, lui parler pendant cette nuit où elle avait tenté si courageusement de l’arracher à ses ennemis. Ces preuves de la tendresse de son amie, et l’espoir d’une réunion prochaine, lui rendirent en peu de temps assez de forces pour sortir. Ses premiers pas se dirigèrent vers le rivage en face de l’île ; mais ses