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Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/106

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lOO LE SYLPHE SONNET -PRÉFACEn -+$*- A Jehan Ecrevisse. Souvent, rêveur oisif, errant à l'aventure, Quand le soir envahit doucement l'horizon, On saisit, en passant devant une maison, Par la porte entr'ouverte, une voix qui murmure, Et l'on jette au hasard, à travers la tenture, Un regard de flâneur, sans but et sans raison, Qui parfois vous révèle ainsi par trahison Un coin d'intérieur, agréable peinture. — Moi, n'ayant que mon cœur, je le tenais fermé Pour qu'on ne pût le voir faible et frêle, opprimé; Mais, un jour, dans mon âme ignorée et déserte J'ai vu naître l'Amour, fleur au calice d'or, Et j'ai chanté! — Soudain, par la fenêtre ouverte, Mes vers, comme un essaim, ont pris leur libre essor. Grenoble, 19 Juin 1887. C. NIEMAND. (*) Extrait de h Baisers et Larmes », en préparation.