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Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/108

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102 LE SYLl'IIK La forêt de sapins sait souffrir et se taire. Et son silence fier ressemble à de l'oubli. Il n'en est rien, pourtant... la forêt se rappelle, Des âges disparus son front porte le deuil ; Un Titan foudroyé repose sous son aile, Couché dans la montagne ainsi qu'en un cercueil Eternelle martyre, éternelle agitée Qui grandit dans la lutte et méprise les maux, La forêt de sapins est une révoltée Et l'âme des vaincus gémit dans ses rameaux. C'est du pic orgueilleux la fidèle compagne Qui dédaigne la plaine et se plaît aux sommets, C'est le voile sacré qui couvre la montagne, Voile que nulle main ne souleva jamais. Henri SECOND.