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Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/134

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128 LE SYLPHE OUBLI — Le cœur me bat encor rien qu'à vous parler d'elle : C'était une enfant blonde aux grands yeux noirs et doux, A qui Dieu, par erreur, n'avait point donné d'aile. Mais dont les séraphins pouvaient être jaloux. Mon bonheur s'est enfui même avant l'hirondelle Que l'hiver épouvante et chasse loin de nous: Sur d'autres s'est posé son amour infidèle, Et d'autres ont rêvé, le front sur ses genoux. Ainsi que l'herbe croît sur le bord d'une fosse L'oubli couvre à présent cette passion fausse Morte si tôt, et qui devait toujours durer ! — Depuis, niant l'ivresse et croyant au martyre, Les serments d'amoureux me font d'abord sourire Et finissent toujours par me faire pleurer ! Henri SECOND.