Aller au contenu

Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/173

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

POÉSIES DES POÈTES DU DAUPIIINÉ

LA FONTAINE ARDENTE — Es-tu le feu du ciel ou la flamme éternelle Qui lancine et torture à jamais les démons ? — Non, je suis le follet dont l'ardente étincelle Aime à rôder le soir sous les verts goemons. — Es-tu l'àme du gouffre abstrait qui nous harcèle, Ou le fantasque esprit de ceux que nous aimons ? — Je suis le fauve éclair que darde la prunelle Du gnome ténébreux sur le Sylvain des monts. — Viens-tu du firmament, de l'onde ou de la terre, Viens-tu de l'au-delà dévoiler le mystère ? — Je suis fluide, étant celui qui ne meurt pas. — Embrases-tu d'amour le cœur de la bacchante ? — L'amour est divin ; non, j'ai pour guider mes pas L'implacable destin; j'ai nom : « Fontaine ardente » Eugène CHENAL.