Aller au contenu

Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/72

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

66 LE SYUPUE « Pour qui voltiges-tu dans l'herbe? » Il répondit : « Pour cette fleur! » Près d'un ruisseau deux libellules, Clartés qui ne vivent qu'un jour, Me montrèrent avec amour Les franges d'or de leurs cellules. Une abeille aux ailes d'argent Murmura, folle vagabonde : « Je connais les secrets du monde « On apprend tout en voyageant ! ». Puis je regagnai le village, Songeant au rêve caressé. . . Le soleil s'était éclipsé Livrant à l'ombre le feuillage! Depuis, que de rêves défunts Et combien de fleurs effeuillées, Mortes, hélas! et dépouillées De leur grâce et de leurs parfums! Evanouissement des choses! Oiseaux qu'êtes-vous devenus? Et pourquoi ne dites-vous plus Vos joyeux airs aux frêles roses? Ah! c'est qu'un jour est arrivé Où l'azur a clos sa paupière, Et l'Eté, couché dans sa bière, Mon Dieu, ne s'en est point levé!