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Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 3, 1889.djvu/9

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LE SYLPHE POÉSIES DES POÈTES DU DAUPHINÉ SONNET-PIANO SOUVENIR DU THEATRE - GUIGNOL

A une troublante innomée. -*- Il n’avait mis qu’un air, j’y mets mon cœur aussi, J. Richepie.

Quand vos doigts ongulés d’une rose lactance Sautillent trémolents sur l’éburnal clavier, Le vol des chauds accords au rythme irrégulier S’orchestre en frémissant, captif de la cadence ;

Et mes désirs bercés vivent leur souvenance Aux bémols caresseurs d’un amoureux psautier. Vos dièzes, papillons d’or sur un rosier, Vibrent l’adagio d’une âme qui s’épanche !

J’aime vos airs valseurs ; mais vous n’avez pas vu Que le poète, en moi, ne se sent pas ému Et que ses pleurs cachés répondent goutte à goutte

Aux arpèges moqueurs du doute qu’il subit... — Votre main seule joue, et mon cœur vous écoute Tandis qu’un pédant fier, dans un coin, vous sourit. Valence, 6 Décembre 1888. C. NIEMAND.